LA RÉFLEXIVITÉ ET LE PRATICIEN RÉFLEXIF

Il est important à ce stade de noter qu’il existe une différence fondamentale entre la notion plus courante de réflexion et celle de réflexivité. D’après Desgagné (1994), la réflexion renvoie aux activités où l’acteur manifeste dans l’action son code de pratique sans s’arrêter à le formuler alors que la réflexivité renvoie aux activités où l’acteur se retrouve en situation de livrer ce code. Comme le précise Heynemand (In Schön 1994, p.76), le terme réflexif fait référence au phénomène de l’abstraction et des opérations de la pensée décrit par Piaget « […] ceci est de l’ordre de la pensée analogique ». Il s’agit du savoir caché dans l’agir professionnel. La réflexivité se distingue donc de la réflexion par son exigence d’accès à la métacognition. Il y a ici, selon Vermersch (1994, p. 17), obligation d’explicitation c’est-à-dire de viser la verbalisation de l’action. Selon lui, la verbalisation de l’action devrait recevoir plus d’attention malgré les exigences et les problèmes qui y sont reliés. Source d’information précieuse, elle oblige le praticien à donner une forme intelligible à ses représentations mentales. L’entretien d’explicitation s’intéresse au passage essentiel entre conscience pré-réfléchie et conscience réfléchie, ce que Piaget a eu le génie de thématiser comme « prise de conscience » (Vermersch, 1997, p. 7).[1]

Dans cette perspective, je choisi donc, de travailler sur un projet de pratique réflexive dont le but est d’actualiser le potentiel des jeunes apprenants en professionnalisant le « métier de l’apprenant » dans le cadre des pratiques éducatives parentales et de formation en relation aux pratiques professionnelles de renforcement, de coaching et d’orientation scolaire.

Je pense qu’avec la pratique réflexive et ses processus d’évocation, de description contextualisée, d’analyse réflexive, de la recherche des possibles, de la prise des décisions d’action, de la présentation du plan stratégique, et de la mise en œuvre du plan, je vais voir de près les pratiques et proposer des pistes d’amélioration en conséquence. Je vais être plus informée sur les activités d’accompagnement scolaire précitées, leurs natures, exigences, intérêt professionnel, organisateurs (enseignants, coach et orientateurs) et participants ( apprenants, parents, école) en développant mon niveau de performance et celui des autres intervenants, en analysant les objectifs des activités et les ressources exploitées, en se demandant sur le quoi, le pourquoi et le comment de ces activités dans le but de faire profiter ma communauté professionnelle et de bien clarifier mes connaissances, mes intérêts, ma pratique, mes forces, mes faiblesses dans ces domaines et les développer ainsi, à travers la pratiques réflexive.

…. A suivre

Par Kenbouchia MOUSSADIKINE

Coach professionnelle et scolaire,

Formatrice en éducation des adultes

[1] Découvrir ses savoirs d’action et enrichir sa pratique grâce aux cartes mentales. Par Sylvie Bessette, Techniques de travail social etet Hélène Duquette, Techniques d’éducation à l’enfance. P : 23